La banque mobile poursuit son expansion. Après le Royaume-Uni et plusieurs pays européens, la fintech suédoise s’implante en France. Mais qui est-elle ?
Les e-commerçants ciblés
Intégrer jusqu’à 2500 outils à son compte bancaire
Juni propose une offre bancaire proche des comptes pro en ligne distribués dans l’hexagone à savoir un compte courant en ligne, une carte bancaire Visa ou MasterCard virtuelle et / ou physique, un programme de cashback à 1% valable partout et une application mobile pour gérer ses opérations à distance.
Pour se différencier des comptes bancaires destinés aux auto-entrepreneurs ou encore aux TPE/PME, Juni a fait le choix de cibler particulièrement les e-commerçants avec l’intégration d’outils très pratiques comme Google Ads pour suivre les bénéfices des campagnes publicitaires ou encore des plateformes de paiement en ligne telle que Stripe, Wise et PayPal.
Automatiser pour mieux gérer, telle est la stratégie adoptée par la start-up suédoise avec plus de 2000 intégrations disponibles.
Une carte de crédit disponible au Royaume-Uni
Ce tableau de bord tout-en-un est un bon moyen pour les e-commerçant de gérer les finances de leur entreprise et suivre leurs performances. Actuellement, les professionnels peuvent ouvrir un compte bancaire en euros, dollars et livre sterling et les IBAN sont estoniens.
Les fonds déposés en euros sur le compte bancaire Juni sont conservés dans une banque en Estonie et ceux en livre sterling dans une banque anglaise.
Au Royaume-Uni, les clients de la fin tech disposent également d’une « carte de crédit » grâce à laquelle ils peuvent bénéficier d’une avance de trésorerie jusqu’à 2 millions d’euros (à rembourser en moins de 60 jours).
L’objectif de la fintech est de proposer une offre bancaire lisible et adaptée au quotidien de ses professionnels, souvent peu compris par les banques traditionnelles. Juni appuie d’ailleurs sa communication sur ce slogan « Say Goodbye to banks that don’t get you » (Dites adieu aux banques qui ne vous comprennent pas).
Un modèle 100% gratuit ?
Pour séduire la clientèle des e-commerçants, Juni ne propose pas de forfait bancaire payant, mais base son modèle sur un compte pro gratuit avec carte bancaire incluse. Les seuls frais à prévoir ? Les retraits aux distributeurs automatiques (jusqu’à 3€) et les commissions prélevées par Visa ou MasterCard sur les opérations en devises (0,24 % à 3,69 %).
Pour se rémunérer, la fintech se repose sur les frais d’interchange bancaire et les transactions en monnaie étrangère.
Créée en 2020 en Suède par Anders Orsedal, Samir El-Sabini et Jonathan Sanders, la fintech affiche un beau parcours jusqu’ici avec des levées de fonds remarquables, la dernière en date – en octobre 2021 – est de 52 millions d’euros. Sur la plateforme d’avis certifiés TrustPilot, les retours clients sont pour l’instant assez encourageants avec un taux de satisfaction de 66%.
Un marché déjà bien concurrencé
Avec son lancement en France, Juni devient un acteur de plus sur le marché des comptes professionnels en ligne. Dominé par Shine ou encore Qonto, qui vient d’ailleurs de réaliser une levée de fonds de 5 millions en moins de 7h, le marché est de plus en plus saturé avec l’arrivée de nouveaux acteurs, comme le néerlandais Finom en octobre 2020.
Lassées des frais bancaires qui incombent aux professionnels – 1700€ par an en moyenne selon l’OFE (Observatoire du financement des entreprises) – les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers ces nouveaux acteurs du marché.
Plus simples et complets, moins cher : ces comptes pros intègrent des services bancaires classiques et des outils automatisés pour gérer sa comptabilité, ses factures ou encore ses équipes.
Avec 200 000 clients pour Qonto et 100 000 pour Shine et Anytime, quel sera l’objectif de Juni en France ? Dès son lancement, les professionnels peuvent ouvrir un compte pro en seulement quelques étapes et obtenir une carte bancaire en seulement 5 jours pour commencer à effectuer leurs transactions.
Nomade digitale car Globetrotteuse dans l’âme, Marie est aussi une véritable passionnée de rédaction. Outre l’actualité des fintechs en général, elle a une appétence particulière pour l’univers des banques en ligne / néobanques dans lequel elle s’est s’est spécialisée, ainsi que sur les problématiques liées à l’environnement.