Wirecard dépose le bilan

La société de paiement électronique est dans la tourmente. Après la révélation d’un trou de 1,9 millards d’euros dans leurs comptes, la fintech allemande dépose le bilan. Son fondateur Markus Braun est poursuivi par la justice, il est accusé d’avoir maquillé les comptes de la société. Ce scandale risque-t-il d’avoir des conséquences en France ?

Wirecard a-t-elle maquillé ses comptes ?

Tonnerre sur le marché du paiement électronique. La société allemande Wirecard vient de lancer une procédure de dépôt de bilan et pense a faire de même pour ses filiales. Cette annonce est une terrible nouvelle pour les créanciers de la fintech qui risquent de ne pas être remboursé.

Les dettes de la société allemande s’élève à 3 milliards d’euros (près de 2 milliards de dettes auprès d’établissements bancaires et 500 millions dû aux investisseurs). L’entreprise munichoise a déposer le bilan suite au refus des banques de continuer à proposer des solutions de financement, car la société allemande était dans l’incapacité de pouvoir présenter des comptes certifiés de l’année précédente.

Le scandale Wirecard a débuté quand la fintech allemande a affiché un manque de 1,9 milliards d’euros dans ses comptes. Ce trou représente 1/4 du bilan de l’entreprise.
Après le redémarrage de la bourse de Francfort, la cotation en bourse de la fintech affichait une chute vertigineuse de 80% deux ans après son entrée dans l’indice DAX il y a deux ans.

Qui se cache derrière ce scandale ?

Comment Wirecard s’est retrouvé au coeur d’un tel scandale ? Selon les premiers éléments connus, cette absence de plus d’un milliard d’euros dans les comptes de la société serait dû à un exagération du bilan par le président et fondateur de Wirecard, Markus Braun, pour satisfaire les investisseurs. Le cabinet d’audit Ernst & Young avait refusé de certifier les comptes de l’année 2019 après avoir remarqué des irrégularité ayant conduit à soupçonné les dirigeants de la société munichoise de « fraudes de grandes envergures ». Cette absence de certification des comptes de l’année 2019 avait entraîné l’arrêt des prêts par les établissements bancaires.

Markus Braun CTO de Wirecard
@ Wirecard.com

Depuis cette révélation, Markus Braun a démissionné de ses fonctions et rendre des comptes à la justice allemande qui l’a depuis remis en liberté conditionnelle contre le versement d’une caution dont le montant s’élève à 5 millions d’euros. Ce n’est pas la seule personne poursuivi par la justice outre-Rhin, en effet l’ex-directeur général Jan Marsalek est également accusé d’avoir participé à ce gonflement du bilan de Wirecard, mais celui-ci est actuellement aux Philippines, sur le continent où les premiers soupçons de fraude ont été observés.

Ce scandale, compar à celui de Enron (société américaine accusée d’avoir maquillé ses comptes), est dénoncé par les acteurs du secteur financier, mais également par les plus hautes sphères des pouvoirs publics allemands, comme en témoigne la déclaration du ministre de l’Économie Peter Almaier : « L’Allemagne est le dernier endroit où nous aurions pu imaginer pareille situation ».

Le secteur financier allemand visé par la presse

En Allemagne, la presse est unanime : ce scandale est une honte pour le secteur financier allemand. En effet, les acteurs du secteur que sont les banques ou les structures de contrôles n’ont pas suffisamment examiner la situation financière de la fintech Wirecard. La presse allemande rappelle que dès l’année 2015, certains bruits de couloirs évoquaient la possibilité que l’entreprise gonfle son bilan et le coeur de ces pratiques frauduleuses avaient été identifié en Asie.

Ces rumeurs ont été relancées en 2019 dans un dossier publié par le Financial Times : des employés sont accusés de fraude à Singapour. Le quotidien économique s’est basé sur une enquête d’un cabinet juridique débutée suite aux révélations d’un lanceur d’alerte.

En France, Orange Bank met fin à sa collaboration avec Wirecard

Le scandale financier Wirecard n’a pas seulement des conséquences en Allemagne, mais également en France. En effet les partenaires de la fintech de paiement électronique comme la néo-banque française Orange Bank a annoncé mettre fin à sa collaboration avec la fintech. En effet, les clients de la banque mobile de l’opérateur français peuvent effectuer des paiements mobiles avec des systèmes de paiement comme Apple Pay ou Google Pay grâce à ce partenariat.

Après 5 ans de collaboration, Orange Bank a annoncé à ses clients la fin de ce partenariat dès août 2020. Serait-ce la fin du paiement mobile pour les clients de la néobanque ? Pour éviter que les clients de la néo-banque soient privés de ce service, Orange Bank doit trouver un nouveau partenaire rapidement.

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