La BdF teste une crypto monnaie développée en interne
Depuis quelques temps, la Banque de France réalise des tests pour le lancement d’une monnaie digitale de banque centrale (CBDC pour Central Bank Digital Currency) dite « de gros », c’est-à-dire pour les transactions entre les acteurs institutionnels uniquement (par opposition à une CBDC grand public, dite « de détail »).
Dans le cadre de ces expérimentations, la BdF a testé pour la première fois en mai dernier une blockchain privée, développée en interne par les équipes de la Banque de France. L’objectif est, à terme, de lancer un euro digital, même si dans un premier temps, cette monnaie digitale serait utilisée principalement pour les règlements interbancaires.
Ce premier test a été mené en partenariat avec la Société Générale Forge : l’opération test a consisté à régler l’émission de titres financiers numériques. D’autres acteurs, qui seront sélectionnés suite à un appel à candidatures lancé fin mars, seront sollicités dans le futur pour continuer les tests.
Avec ce premier test, la BdF confirme que la blockchain peut bel et bien fournir un support pour la numérisation de la monnaie de banque centrale, une question qui fait débat auprès des experts dans le monde entier.
La BdF compte mener d’autres tests de crypto monnaie
La Banque de France ne compte pas s’arrêter là. Après le succès de ce premier test, l’institution compte mettre en place d’autres tests, en partenariats avec d’autres acteurs de l’industrie crypto en France : Ledger, Ethereum, Tezos, PWCFrance… Ces acteurs, entre autres, ont été retenus suite à un appel d’offre le 27 mars dernier pour porter les expérimentations de la BdF quant à l’intérêt de l’utilisation d’une Monnaie Digitale de Banque Centrale (MDBC).
Ces différents tests ont pour objectif, à terme, de créer un « euro digital », c’est-à-dire une monnaie électronique qui, comme le bitcoin, s’appuierait sur la technologie blockchain pour être émise et transférée.
Le fonctionnement de cette technologie est assez compliqué : pour faire simple, il s’apparente à un système composé de jetons numériques (tokens), et chaque échange s’inscrit dans une sorte de livre de compte dématérialisé. Ce système serait plus simple, plus rapide, mais aussi moins coûteux que le système en place actuellement, car il n’aurait pas besoin d’intermédiaires, la blockchain étant infalsifiable.
Ces expérimentations concernent uniquement la monnaie de gros pour le moment, c’est-à-dire la monnaie utilisée par les acteurs institutionnels, pour les transactions interbancaires. La monnaie de détail, celle qui est utilisée par les particuliers, restera une monnaie physique. Comme le rappellent les experts, cela ne signifie pas pour autant que la Banque de France pourra s’affranchir plus facilement de la dette publique !