Nouvelle levée de fonds pour Qonto
La Fintech Qonto annonce la fin d’une nouvelle levée de fonds de 104 millions d’euros. C’est déjà la quatrième levée de fonds de la startup depuis sa création en avril 2016, pour un total aujourd’hui de 136 millions d’euros. Qonto avait en effet commencé avec une levée de fonds d’amorçage de 1,6 million d’euros, suivi de 2 séries de levées de fonds, une par an : 10 millions d’euros en 2017 et 20 millions d’euros en 2018.
Les discussions pour cette nouvelle levée de fonds ont commencé en octobre, et en 3 mois, le tour de table était déjà bouclé. Les investisseurs sont variés, entre les fonds déjà présents au capital de Qonto (Valar Ventures, Alven), le fonds DST Global (notamment actionnaire de Tencent, Alibaba et Xiaomi), et les business angels européens (le cofondateur de l’entreprise de transferts d’argent internationaux à bas coût TransferWise, Taavet Hinrikus, et le CFO de l’entreprise néerlandaise spécialisée dans le paiement électronique Adyen, Ingo Uytdehaage).
Cette levée de fonds marque un nouveau tournant pour Qonto, qui attire désormais des investisseurs des 4 coins du monde, y compris des géants comme DST Global, une preuve que la Fintech française est prise au sérieux dans le monde entier.
Qonto souhaite devenir un établissement de crédit
Jusqu’à présent, la startup était un établissement de paiement. Comme d’autres néobanques (notamment N26 et Revolut), Qonto souhaite désormais franchir une nouvelle étape et devenir un établissement de crédit. C’est dans cette optique que la Fintech a demandé une licence bancaire, qu’elle devrait obtenir d’ici la fin de l’année 2020.
Avec plus de 75 000 entreprises déjà clientes, le cofondateur et CEO de Qonto, Alexandre Prot, est confiant sur l’aboutissement de cette demande. Devenir un établissement de crédit permettra à Qonto de proposer de nouveaux services bancaires, une évolution demandée par les clients de la néobanque professionnelle.
En effet, actuellement, Qonto ne peut pas proposer de prêts, ce qui oblige 30 à 40 % de ses clients à cumuler deux comptes bancaires professionnels. Avec une licence bancaire, Qonto pourra ainsi proposer des prêts.
La startup compte également utiliser les fonds récemment levés pour augmenter son budget marketing (l’équipe marketing Qonto compte actuellement 35 personnes) et ainsi étendre sa base de clients. Aujourd’hui, les clients Qonto restent très concentrés d’un point de vue géographique, avec 60 % des clients en Île-de-France.
Des objectifs de développement en Europe
Même si Qonto a fait appel à des investisseurs du monde entier, son objectif à moyen terme est bien de se concentrer avant tout sur le marché européen. Avec la France, Qonto propose depuis 2019 ses services en Allemagne, en Italie et en Espagne. Son agrément d’établissement de paiement est valable dans toute l’Union Européenne, tout comme le sera son agrément d’établissement de crédit, ce qui lui permet de faire des projets de développement en Europe.
En plus d’étendre sa base de clients, Qonto souhaite diversifier ses services et ainsi devenir un établissement bancaire à échelle européenne : crédits, autorisation de découvert… Ces nouveaux services seront mis en place au fur et à mesure à la suite de l’obtention de sa licence bancaire, en s’appuyant sur des partenariats dans le milieu de la banque.
En attendant l’agrément, un autre projet d’envergure attend la startup à plus court terme : la migration technique de tous ses clients historiques sur sa nouvelle plateforme, développée en interne. Jusqu’à 2019, Qonto s’appuyait sur la plateforme bancaire Treezor.
Maintenant que la startup a développé sa propre plateforme, et que ses nouveaux clients depuis 2019 ont pu en valider le fonctionnement, il est temps d’y migrer tous les clients : ce sera la première étape au développement de l’offre de services de Qonto.
Pour soutenir ses projets de développement à l’échelle européenne, Qonto n’hésite pas à investir en main d’œuvre : la néobanque compte passer de 200 à 300 salariés d’ici fin 2020.